Selon les statistiques, il n’y a que 9 Français sur dix qui ont un médecin traitant. Pourquoi ces professionnels de la santé sont-ils aux abonnés absents dans divers départements ? Quel est le plan d’action que propose l’État pour y remédier ? On vous dit tout dans cet article.

Les causes du manque de médecins en France

Une étude faite par l’Association des maires ruraux de France a dévoilé en 2022 que presque 7 millions de Français, dont au moins 600 000 souffrant de maladies chroniques, n’ont pas de médecin traitant. Face à ce constat, on se demande : qu’est-ce qui a bien pu causer l’absence de ces professionnels de santé dans les régions rurales et même dans certaines villes ?

La principale raison est le numerus clausus. Celui-ci a pour but de limiter le nombre de médecins formés chaque année. Plus exactement, cette méthode, créée par une loi en 1971, a été mise en place pour réduire les dépenses de santé. L’idée était qu’il y aurait moins d’ordonnances à rembourser s’il y a moins de médecins actifs. Le numerus clausus, très critiqué, a été finalement changé en 2019. Malgré cela, la situation ne semble pas s’améliorer. Selon la Direction de la recherche, des études, des évaluations et des statistiques, le nombre de médecins formés ne sera en effet important qu’en 2050.

Le numerus clausus a donc des conséquences sur les prochaines années à venir. Sa libération devrait desserrer la démographie médicale. Mais il faut encore s’attendre à des déserts médicaux durant quelques années. Son ouverture n’a pas également les mêmes effets sur tout le territoire. Les étudiants en médecine décident de s’installer dans la ville ou le département où ils ont effectué leurs études. Le nombre de futurs médecins en formation recueillis par chaque région est aussi variable. Il y a par exemple les universités de Montpellier et de Lyon qui accueillent 50% d’entre eux depuis 2016 à 2020 et de 2021 à 2025.

Les solutions que propose l’État

D’après ce qu’on a vu ci-dessus, en France, un médecin peut s’installer là où il veut. Aujourd’hui, cette liberté d’installation semble intouchable, malgré le programme présidentiel, ce qui ne permet pas de rééquilibrer les effectifs des médecins libéraux dans les départements français. L’État a alors avancé d’autres solutions.

D’abord, il y a la mise en place des cabines de téléconsultation. Ils sont équipés de dispositifs médicaux. Il est de ce fait possible de prendre un rendez-vous avec un médecin et de se faire consulter par lui à distance.

Puis, il y a le développement des assistants médicaux. Ils se chargeront des tâches administratives et divers gestes techniques, ce qui permet aux médecins de se focaliser sur leurs patients.

Ensuite, il y a l’élaboration de maison et de communauté de professionnels territoriales de santé. On peut trouver plusieurs spécialistes exerçant différentes pratiques dans ces maisons départementales des professionnels de santé.

L’ensemble des ordres des professions de santé ont aussi proposé le développement du partage des activités et des actes entre les autres experts de la santé et les médecins. Les pharmaciens peuvent ainsi conseiller les patients en cas de brûlure superficielle, de plaie simple, de conjonctivite, etc. Ils peuvent ensuite les orienter vers les urgences et les médecins. Actuellement, on attend la validation de cette proposition par l’État, même si cette Orientation Système de Soins est déjà testée en Bretagne depuis quelques mois.

Enfin, il y a les subventions pour les étudiants en médecine. Ceux-ci reçoivent une somme d’argent par mois en échange de leur installation dans les villages qui les ont accueillis.